À l’occasion du 20e anniversaire de fondation de la Cité de l’innovation agroalimentaire, le journal Le Courrier de Saint-Hyacinthe a retracé les moments forts et des forces de ce grand parc technologique à travers le témoignage de personnalités qui y ont contribué au fil des ans.
JOHANNE TANGUAY
Directrice générale de Cintech agroalimentaire pendant plusieurs années, Johanne Tanguay était l’un des 14 ambassadeurs du milieu qui ont supporté la fondation de la Cité de l’innovation agroalimentaire. Elle est aujourd’hui directrice générale de TransformAction, le créneau d’excellence de la filière agroalimentaire montérégienne.
Quel rôle avez-vous joué dans la fondation de la Cité de l’innovation agroalimentaire?
En tant que PDG de Cintech agroalimentaire, j’ai oeuvré dans un comité lors de la mise en place des nouveaux équipements à la Faculté de médecine vétérinaire. L’objectif était de partager notre façon de faire pour attirer des entreprises à utiliser les nouvelles installations ainsi que d’émettre des idées de communications/marketing pour promouvoir les installations. J’ai également été membre du comité d’évaluation et de soutien pour la venue d’un créneau Accord en transformation alimentaire au début des années 2000 et membre du comité institutionnel, entreprise de l’ITAQ entre 1998 et 2010.
Quelles ont été vos motivations et vos actions pour sa mise en place?
Établir des liens avec les autres technopoles internationales pour les meilleures pratiques et inspirations. Puis, obtenir la reconnaissance de la région maskoutaine et de la Montérégie comme garde-manger et terres prolifiques du Québec, avec un écosystème de recherche, de formation, de fournisseurs et d’intrants.
Quels atouts avez-vous mis de l’avant pour réussir à obtenir sa reconnaissance?
Cintech agroalimentaire a vécu une croissance importante de 1998 à 2010, avec de nombreux contrats privés d’innovation pour aider les transformateurs alimentaires à créer des produits répondants aux nouvelles exigences, à assurer la maîtrise des points critiques de fabrication et de qualité et à utiliser des technologies de pointe. Faisant partie d’un réseau de CCTT, Cintech amène une solution intégrée aux entreprises. Cintech faisait partie d’une offre complémentaire à l’innovation.
Quels ont été les principaux défis à relever ou les obstacles à franchir pour y arriver?
Il a fallu nous assurer d’avoir toutes les parties prenantes pour le développement de la Cité et nous assurer de travailler en étroite collaboration (éviter les silos) avec, par exemple, la Ville de Saint-Hyacinthe et le MAPAQ afin d’établir une stratégie de communication/marketing de qualité, de développer des infrastructures innovantes et d’attirer les entreprises de technologies avancées.
Avec l’expérience acquise, y a-t-il eu des erreurs de parcours ou des choses que vous feriez autrement si c’était à refaire aujourd’hui?
Aujourd’hui, nous travaillerions plus dans un contexte de collaboration ouverte, c’est-à-dire en nous assurant de mettre en place un système robuste d’interrelations pour un objectif concerté. Chacun avait son bout de mission. Il y a encore du travail à faire pour que les organisations aient les coudées franches pour travailler en collaboration ouverte. C’est un souhait que les parties prenantes travaillent dans l’intérêt du client plutôt qu’à conserver des acquis qu’ils s’attribuent.
Quels souvenirs conservez-vous de la fondation de la Cité et des années auxquelles vous avez œuvré à assurer son essor?
Le travail du CLD Les Maskoutains (aujourd’hui Saint-Hyacinthe Technopole) avec l’équipe en place dirigée par Mario De Tilly a permis un rayonnement international et un partage d’informations constant sur les meilleures pratiques. L’excellente collaboration entre la Ville et le CLD a permis un développement d’infrastructures à un endroit stratégique. Mario de Tilly a d’ailleurs reçu le prix de la personnalité du monde alimentaire du CTAQ pour cette contribution.
Quelles sont les principales retombées de la création de la Cité?
L’agrandissement constant du parc, l’accompagnement et la croissance des entreprises émergentes dans plusieurs secteurs d’activités, tels que la transformation alimentaire, la biotechnologie et l’analyse.
Que devrait-il être fait maintenant pour consolider et assurer la pérennité du statut de Saint-Hyacinthe comme grand pôle d’innovation agroalimentaire?
Il faudrait une collaboration ouverte entre les acteurs de l’innovation et de l’écosystème. Il faudrait également développer une marque employeur du secteur afin d’attirer une main-d’oeuvre formée et qualifiée.
Aujourd’hui, qu’est-ce qui vous rend le plus fier en voyant l’évolution de la Cité et en prenant la mesure de ses succès?
D’avoir été témoin et d’avoir soutenu (quoique modestement) la croissance d’entreprises.
Quel avenir entrevoyez-vous pour le développement de la Cité?
N’étant plus associée de près aux discussions de la Cité, je perçois qu’une désignation de zone d’innovation sera un effet de levier pour atteindre de nouveaux objectifs et adopter des pratiques innovantes dans un nouveau contexte. TransformAction, par la mission qui lui est confiée de réaliser des projets structurants avec les transformateurs alimentaires de la Montérégie, sera impliqué pour soutenir les transformateurs alimentaires à saisir les opportunités issues des travaux de la Cité.