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Série | Les grands acteurs de la Cité de l’innovation agroalimentaire – Guy Desrosiers

Série | Les grands acteurs de la Cité de l’innovation agroalimentaire – Guy Desrosiers

À l’occasion du 20e anniversaire de fondation de la Cité de l’innovation agroalimentaire, le journal Le Courrier de Saint-Hyacinthe a retracé les moments forts et des forces de ce grand parc technologique à travers le témoignage de personnalités qui y ont contribué au fil des ans. 


GUY DESROSIERS
Commissaire industriel de Saint-Hyacinthe des années 1970 jusqu’en 1992, Guy Desrosiers est l’un des principaux artisans de la reconversion économique maskoutaine vers l’industrie agroalimentaire.


Quel rôle avez-vous joué dans la reconversion économique de Saint-Hyacinthe vers l’innovation agroalimentaire et la désignation de Saint-Hyacinthe comme Technopole?

Après avoir oeuvré de 1966 à 1971 à titre de directeur des ventes et du marketing chez Volcano, j’ai saisi l’opportunité d’occuper un poste de direction à la Corporation de développement économique et industriel à 47 ans. J’ai commencé mes fonctions au sein de la Corporation à titre de vice-président. J’ai engagé le premier commissaire industriel de Saint-Hyacinthe, Joseph Beauregard!

En 1972, la grande région de Saint-Hyacinthe dispose déjà d’entreprises spécialisées dans la production animale et la gestion des sols, mais cette filière demeure peu exploitée. Au fil des années, j’accumule les visites à l’international pour informer les délégations françaises, allemandes et italiennes des avancées qui s’opèrent à Saint-Hyacinthe.

En 1990, je visite la technopole Sophia Antipolis et c’est une révélation. J’y vois un parallèle entre celle-ci et Saint-Hyacinthe. On forme alors un conseil d’administration incluant 13 secteurs d’activité, du commercial au scolaire en passant par le syndical, l’industriel, etc. Tous les secteurs sont impliqués dans le développement du secteur agroalimentaire. Je quitte ces fonctions en 1992 et Mario De Tilly reprend mon poste de directeur général de la Corporation.

Quelles ont été vos motivations et vos actions pour obtenir cette reconnaissance?

J’ai consacré énormément d’efforts pour l’implantation du CRDA à Saint-Hyacinthe. Le Centre souhaitait être dans un environnement délimité, à l’écart d’autres entreprises. J’ai fait délimiter un secteur uniquement pour le CRDA et je me suis assuré qu’il ne soit jamais embêté par d’autres industries. Mes efforts ont démontré tout le sérieux et la volonté de la grande région à développer une filière agroalimentaire et à obtenir la désignation de Saint-Hyacinthe comme technopole.

Quels atouts avez-vous mis de l’avant pour réussir à obtenir cette désignation?

La désignation est venue d’elle-même. J’ai vu à Sophia Antipolis tout son potentiel. La vision résidait dans la collaboration de tous les acteurs. L’ensemble du secteur industriel devait être solide.

Quels ont été les principaux défis à relever ou les obstacles à franchir pour y arriver?

Nous n’avons pas réellement eu de gros défis à surmonter. La Ville de Saint-Hyacinthe et le gouvernement du Québec, qui étaient nos principaux bailleurs de fonds, ont vite embarqué dans cette aventure. La Ville de Saint-Hyacinthe a eu dès le départ un représentant à notre conseil d’administration.

Avec l’expérience acquise, y a-t-il eu des erreurs de parcours ou des choses que vous feriez autrement si c’était à refaire?

Nous n’avions pas réalisé au début l’ampleur du projet. Plus les choses avançaient et plus nous prenions conscience que tout était à faire pour être reconnu. La communication a été particulièrement difficile entre les différents paliers gouvernementaux. Nous sommes allés à plusieurs reprises au consulat canadien en France pour leur faire part des avancées à Saint-Hyacinthe. Nous devions communiquer nous-mêmes les informations, sinon, elles ne se rendaient pas. C’était en quelque sorte un rôle de missionnaire, avec des ressources très limitées.

Quels souvenirs conservez-vous aujourd’hui de cette période faste qui a contribué à façonner le développement de la région de Saint-Hyacinthe?

La fierté de voir la filière évoluer. Je me souviens entre autres d’une mission à Singapour pour parler du projet, après 27 heures de vol! Une fois sur place, je me suis dit que je devrais aller voir du côté de la Chine et du Japon. J’y suis allé. Les opportunités étaient là.

Que devrait-on faire maintenant pour consolider et assurer la pérennité du statut de Saint-Hyacinthe comme grand pôle d’innovation agroalimentaire?

Notre filière est encore trop peu connue. Nous avons le potentiel de faire plus. Nous devons aller vers les autres marchés. Explorer l’Asie – Japon, Chine, Corée du Sud – et l’Europe – France, Allemagne, Italie. Continuer de voir grand. On doit prendre de l’expansion à l’international. Il faut une équipe forte pour faire rayonner la filière à l’international. Aussi, il nous faut une délégation qui attire de nouveaux talents, des nouvelles entreprises, et continuer à faire entrer des projets forts et structurants à Saint-Hyacinthe.

Aujourd’hui, qu’est-ce qui vous rend le plus fier en voyant l’évolution de la Technopole et en prenant toute la mesure de ses succès?

Les amitiés et les relations que j’y ai créées. Je revois souvent des personnes que j’ai côtoyées, je rencontre leurs enfants. Des familles françaises sont venues s’installer ici. Leurs enfants travaillent maintenant à Saint-Hyacinthe. Ce sont des liens forts.


Pour en savoir plus

Consultez le cahier des 200 plus grandes entreprises de la MRC des Maskoutains – Spécial Cité de l’innovation agroalimentaire
Réalisé par Le Courrier de Saint-Hyacinthe