Saint-Hyacinthe Technopole, en collaboration avec les syndicats locaux de l’Union des producteurs agricoles (UPA) Montérégie, a fait connaître les résultats d’une récente consultation sur la réalité économique des producteurs agricoles de la région maskoutaine.
L’activité agricole dans la MRC des Maskoutains génère des retombées économiques importantes. Cette activité économique participe à l’occupation dynamique du territoire et contribue à la vitalité des 17 municipalités de la MRC. De ce fait, les données recueillies par Saint-Hyacinthe Technopole ont permis d’inventorier, en 2022, 131 projets d’investissements en immobilisations réalisés par des entreprises agricoles du territoire. Ceux-ci ont représenté un peu plus de 37,4 millions de dollars investis dans des travaux de nouvelles constructions, d’agrandissement, de réfection ou de rénovations dans ce secteur.
En plus de ces sommes, les participants à la consultation, qui représente un échantillon d’un peu plus de 12 % des établissements agricoles maskoutains, ont déclaré 66 M$ en investissements supplémentaires liés aux intrants (34 M$), à l’acquisition de machinerie et d’équipements (17 M$) ainsi qu’au niveau des acquisitions (15 M$). Bien que ces données ne soient que partielles, elles permettent tout de même de démontrer une forte vitalité de l’investissement agricole sur le territoire.
Étant l’une des pierres angulaires du développement économique de la région, le secteur agricole a généré à lui seul pour plus de 800 millions de dollars en revenus agricoles en 2021, selon les plus récentes données du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec. Se faisant, la MRC des Maskoutains demeure la plus performante au Québec à ce chapitre. Avec ses 1 148 fermes, cette dernière est aussi en première position pour le nombre d’établissements agricoles présents sur son territoire.
Les principaux enjeux du monde agricole
L’un des principaux défis émanant de cette consultation est directement lié à la reprise d’entreprises agricoles et l’établissement de la relève. À cet effet, plus de 33 % des répondants prévoyaient vendre ou quitter leur entreprise d’ici 10 ans et 40 % de ces répondants n’avaient pas de relève identifiée au sein de leur entreprise. Le nombre important de producteurs prévoyant quitter et n’ayant pas de relève ciblée soulignent l’importance d’aborder ces enjeux. Aujourd’hui, dans la région, la relève agricole fait face à d’importants défis d’établissement tels que: l’accès au capital nécessaire, l’endettement relié à l’achat et la capacité d’avoir accès à une terre.
Selon les données de la Financière agricole du Québec, en 2022 dans la Montérégie Est, la valeur moyenne des terres à l’hectare pouvait se situer à plus de 37 000 $. Au cours des dix dernières années, le prix moyen d’un hectare de terre cultivable sur ce même territoire a augmenté de 49 % passant de 18 205 $ à 37 401 $. La mobilisation, la concertation et une approche innovante territoriale devront être au rendez-vous pour être en mesure de faire une place à la relève agricole sur le territoire.
Par ailleurs, la consultation réalisée par Saint-Hyacinthe Technopole, en collaboration avec l’UPA, a soulevé certaines préoccupations au niveau des enjeux de pénuries de main-d’œuvre chez les agriculteurs. Il est ressorti de la compilation des résultats que plus du tiers des répondants faisaient face à un manque de main-d’œuvre critique, c’est-à-dire que leur croissance et/ou leur survie de leur entreprise étaient affectées par cette situation.
La grande majorité des répondants ont toutefois mentionné voir l’avenir de façon optimiste, et ce, malgré les nombreux défis reliés au domaine agricole. Ainsi, 42 % des participants ont des prévisions positives quant à la croissance de leurs entreprises pour les cinq prochaines années. Cette perception est accentuée chez les producteurs bovins, de miel, laitiers, maraichers et de grandes cultures. En contrepartie, 14 % des répondants perçoivent l’avenir de leur entreprise avec plus de pessimisme, avec une tendance plus marquée chez les producteurs de porcs, avicoles et acéricoles. Pour terminer, 44 % perçoivent l’avenir de façon neutre.
« Le monde agricole doit aujourd’hui s’adapter à de multiples enjeux, tels que la réglementation, les changements climatiques, les enjeux commerciaux mondiaux et les fluctuations de prix.
La pandémie de COVID-19 et les conflits ont amplifié plusieurs phénomènes, dont la pénurie de main-d’œuvre, le bouleversement des chaînes d’approvisionnement et les hausses marquées du prix des intrants. Tous ces enjeux jouent un rôle dans le bien-être des producteurs agricoles »,
a affirmé Steve Carrière, commissaire au développement agricole et agroalimentaire.
Cette première consultation a permis de confirmer le rôle important de l’activité agricole sur le territoire de la MRC des Maskoutains. La participation des producteurs témoigne de la volonté et de la fierté de ceux-ci de contribuer au développement économique de leur communauté. Saint-Hyacinthe Technopole souhaite vivement poursuivre cette nouvelle tradition avec les producteurs agricoles de la région. À cet effet, une nouvelle consultation sera entamée en début d’année 2024, et ce, afin d’être en mesure de dresser un portrait annuel de ce secteur.
Crédit photo : MRC des Maskoutains / Les Studios François Larivière