La région de Saint-Hyacinthe, et plus particulièrement sa Cité de l’innovation agroalimentaire, a-t-elle le potentiel de devenir un grand pôle d’innovation agroalimentaire à l’échelle internationale? C’est la question à laquelle a bien voulu répondre Félix Grenier, fondateur et consultant principal chez Innov&Co et spécialiste sur le sujet.
Pour ce stratège, Saint-Hyacinthe est un véritable écosystème capable de réaliser un développement économique à valeur ajoutée. Selon lui, toutes les variables indissociables de l’innovation sont réunies : un réseau d’entreprises bien établies, un secteur d’activité clairement défini ayant tous les atouts pour augmenter sa productivité et la présence d’institutions de recherche et d’enseignement spécialisées.
« Un écosystème d’innovation est basé sur l’échange d’expertises et la résolution de problèmes. Ainsi, les entreprises présentent leurs défis à des équipes de recherche qui, elles, profitent d’exemples concrets pour stimuler l’émergence de nouveaux programmes de formation. Ensemble, elles créent de la valeur pour toute la société », soutient Félix Grenier.
Rayonner ici et à l’international
Bien que ce soit un avantage, le rayonnement d’un pôle d’innovation ne passe pas uniquement par la reconnaissance gouvernementale. Selon le stratège, un développement économique à valeur ajoutée est avant tout une réponse aux nouveaux défis, ce qui se reflète par la mobilisation des parties prenantes les plus enclines à trouver des solutions novatrices.
« Les acteurs impliqués dans ce cercle vertueux sont prêts à collaborer, sachant qu’ils ne pourront pas gagner chaque fois. Malgré tout, ils sont convaincus que cette synergie est essentielle », explique-t-il.
Ce dynamisme confère à la région un positionnement clair et durable. Production animale, agriculture, santé animale, transformation alimentaire : tous ces piliers contribuent au rôle affirmé de la région en matière d’innovation agroalimentaire. Une réalité qui se traduit par une participation accrue à des missions internationales, l’augmentation du volume de ventes et l’obtention de budgets plus importants pour maintes activités de recherche.
En somme, la région maskoutaine est le berceau d’initiatives fertiles alimentées par un nombre croissant de partenaires soucieux de coopérer : une approche qui poussera vraisemblablement Saint-Hyacinthe à devenir un « world class cluster » en matière d’innovation agroalimentaire.
Le rôle de la Cité pour l’innovation et la croissance de la filière agroalimentaire déjà reconnu à l’international
Dans ses 20 ans d’existence, la Cité de l’innovation agroalimentaire a remporté de nombreux prix nationaux et internationaux, permettant du même coup son rayonnement ainsi que celui de la grande région de Saint-Hyacinthe, de ses entreprises et de ses institutions partout sur la planète.
Notamment, en 2011, l’Association of University Research Parks (AURP) lui décernait le prix de Meilleur parc technologique en émergence au monde. La Cité s’était démarquée parmi une dizaine d’autres parcs technologiques à travers la planète également en nomination. Elle devenait ainsi le premier pôle d’innovation au Québec et le troisième au Canada à remporter un prix dans l’une ou l’autre des catégories de ce prestigieux concours annuel.
L’AURP avait alors reconnu dans le jeune parc technologique sa capacité à transférer des technologies issues de la recherche appliquée en activité économique viable ainsi qu’à susciter des investissements, de l’emploi de même que des revenus publics. De même, elle soulignait sa participation active au développement de la communauté universitaire et de la recherche en agroalimentaire ainsi que sa contribution au recrutement et à la rétention de chercheurs et de jeunes talents.
Il s’agissait d’une deuxième reconnaissance de prestige en peu de temps pour le jeune parc technologique. En effet, la même année, il était le seul parc technologique canadien, et le seul en Amérique du Nord avec celui de San Diego aux États-Unis, à figurer dans une prestigieuse étude de la firme PricewaterhouseCoopers réalisée pour le compte de la Commission européenne et qui portait sur les performances des « bioclusters ». Parmi tous les parcs étudiés, il s’était classé au même niveau de développement que les pôles de Paris, Oslo, Munich et a été devancé seulement par Cambridge et San Diego, comme meilleurs modèles de développement pour leurs infrastructures d’accueil et d’appui à l’innovation des entreprises et la synergie développée entre leurs acteurs.
Au fil des ans, la Cité s’est également vu attribuer, notamment, le prix Hector-Fabre du ministère des Relations internationales du Québec comme organisme faisant rayonner le Québec à l’étranger, en plus d’avoir été choisi comme « vitrine du savoir-faire québécois », lors de la 16e rencontre France-Québec à Paris, pour ses activités d’innovation agroalimentaire.
Pour en savoir plus
Consultez le cahier spécial 20e anniversaire de la Cité de l’innovation agroalimentaire
Réalisé en collaboration avec Le Courrier de Saint-Hyacinthe
Sur la photo:
Félix Grenier, fondateur et consultant principal chez Innov&Co.
Crédit : Patrick Roger