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Situation économique : Les commerçants maskoutains font preuve de résilience

Situation économique : Les commerçants maskoutains font preuve de résilience

Il ne fait aucun doute, la pandémie et les mesures sanitaires appliquées à différents degrés depuis mars dernier ont pesé lourd sur le secteur commercial. Les établissements de vente au détail et de restauration ont été fortement secoués par un peu plus de deux mois de fermeture forcée et une période d’instabilité qui se prolonge.

« La situation qui perdure depuis six mois est une épreuve d’endurance pour les commerçants. Même rouverts, ceux-ci doivent faire face à une baisse marquée de leur clientèle, à des coûts supplémentaires liés aux mesures sanitaires et, surtout, à beaucoup d’incertitude sur ce qui pourrait se passer dans les semaines à venir », soutient Sylvain Gervais, directeur du développement commercial de Saint-Hyacinthe Technopole.

Selon ce dernier, la reprise a tout de même été relativement bonne pour une bonne part des commerces. Bien que les habitudes de consommation aient changé, les clients n’ont pas été si réticents à retourner faire leurs achats directement dans les établissements, principalement depuis le port obligatoire du masque. « Les clients sont moins nombreux mais se déplacent lorsque leurs achats sont nécessaires et en sachant ce qu’ils veulent », précise-t-il.

Cela a même amené certains domaines à enregistrer une hausse importante de leurs ventes, comme notamment dans l’alimentation, les soins personnels, la quincaillerie et le bricolage ou les articles de sport par exemple. D’ailleurs, près du tiers des commerces de vente au détail prévoient une hausse de leurs chiffres d’affaires cette année.

Mais la relance ne profite pas à tous. Notamment, la réalité est toute autre pour le secteur de la restauration qui doit quant à lui faire face à une réduction importante de leur capacité d’accueil afin de se conformer aux nouvelles règles de distanciation sociale. « Des places en salles à manger et des revenus coupés en deux ainsi que des frais fixes qui eux, ne peuvent pas être diminués », s’inquiète monsieur Gervais. Ce qui explique que les restaurateurs sont, quant à eux, plus de 80 % à prévoir des revenus en baisse pour l’année. La majorité des établissements fonctionne toujours à personnel réduit sans être en mesure d’indiquer le moment où ils pourront réintégrer tous leurs employés.

Des commerces qui s’adaptent

Malgré cette épreuve, Sylvain Gervais se dit impressionné par la capacité d’adaptation dont ont fait preuve les commerçants maskoutains. Ceux-ci, croit-il, ont réagi rapidement en modifiant leurs opérations, la gestion de leurs inventaires et leur offre de produits. Ils ont mis en place de nouveaux services de livraison, de ramassage des commandes et de vente en ligne en plus d’être les premiers au front dans l’éducation de la population de l’application des habitudes sanitaires.

« En plus de tout ce fardeau, plusieurs ont travaillé sur des projets leur permettant de se réinventer et d’adapter leur modèle d’affaires aux nouvelles réalités et tendances irréversibles imposées par la pandémie », ajoute-t-il.

C’est ainsi qu’il a vu, depuis quelques semaines, apparaître un bon nombre de projets de commerçants qui souhaitent intégrer de nouveaux concepts à leur établissement. Par exemple, des restaurants proposent de produire des plats cuisinés prêts à apporter qui pourraient être vendus sur place, mais aussi distribués dans d’autres points de vente. Ou encore, des boutiques qui souhaitent installer un atelier à même leur commerce pour la fabrication de certains produits artisanaux et même des changements dans les proportions entre la surface de vente et l’arrière-boutique afin de s’adapter aux besoins logistiques de la vente en ligne.

« Il s’agit principalement de moyens visant à regrouper différentes sources de revenus à partir d’un seul établissement. Ce sera important de démontrer une ouverture à ce genre de projets qui pourrait avoir un impact déterminant dans la survie de plusieurs commerces », prévient monsieur Gervais.

Pour le moment, bien que le pire ait été évité, ce dernier a dénombré 17 ouvertures de nouvelles places d’affaires contre 21 fermetures depuis le début de l’année, dont un certain nombre qui n’est pas lié directement à la pandémie. Cela représente tout de même l’équivalent de ce qui est normalement enregistré en une année et d’autre fermetures pourraient encore survenir. 

« Ça donne toujours un pincement au cœur de voir un commerçant qui s’est investi dans son entreprise devoir mettre la clé dans la porte », conclut-il. « C’est ce que nous voulons éviter à tout prix en demeurant ouverts aux propositions des commerçants et en les accompagnant le mieux possible dans la relance ».

Bilan 2019 : 14,3 M$ en investissements commerciaux

L’avant COVID a été marquée par trois années de développement records pour le secteur commercial maskoutain, provoquées par l’effervescence du secteur autoroutier avec l’installation du nouveau Centre de congrès. En 2019, le niveau d’investissement commercial était revenu à son niveau moyen avec 14,3 M$ et 291 nouveaux projets d’immobilisations commerciales.

Ainsi, à la fin de l’année, Saint-Hyacinthe comptait 1 514 places d’affaires commerciales, dont 1 088 commerces de vente au détail et 426 bureaux et établissements de services professionnels. Les espaces à vocation commerciale disponibles sur le territoire atteignaient une superficie de 6,6 millions de pieds carrés et étaient occupés à près de 92 %.

 

Pour plus de détails sur le portrait de la situation économique dressé par Saint-Hyacinthe Technopole, consultez le cahier économique Le Courrier d’affaires, publié le jeudi 8 octobre par Le Courrier de Saint-Hyacinthe.